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Venise ne sera finalement pas placée sur la liste du Patrimoine mondial en péril. Inquiet des conséquences du surtourisme et des effets de ce que le secrétaire général de l’ONU qualifie désormais d’« effondrement climatique », l’Unesco avait fait cette recommandation fin juillet. Celle-ci aurait pu être effective le 25 septembre, à l’issue de la réunion à Riyad (Arabie saoudite) des Etats membres du Comité du patrimoine mondial.
Il n’en demeure pas moins que, face aux périls qui menacent la cité des Doges, fondée au Ve siècle, les investissements sont plus que jamais urgents. Et l’industrie du luxe, qui aspire à devenir « le nouveau visage de la conservation de la culture », comme le résumait le Financial Times début septembre, peut être un allié de poids.
Dans cet effort, Pomellato est l’une des dernières maisons à avoir apporté sa pierre à l’édifice. Le joaillier milanais, racheté par le groupe français Kering il y a dix ans contre un chèque à neuf chiffres, vient de financer, en s’associant avec l’organisation à but non lucratif Venetian Heritage, un système d’éclairage à basse consommation destiné à mettre en valeur la façade en marbre de la Ca’d’Oro.
Mi-Renaissance, mi-gothique, cette « maison d’or » édifiée entre 1421 et 1441 sous la supervision de l’architecte Matteo Raverti était à l’origine recouverte de lapis-lazuli et de dizaines de milliers de feuilles d’or, un aspect qu’elle a perdu au fil des siècles. Réagencée en musée à partir de 1927, abritant une collection d’art ancien, des peintures religieuses et une chapelle du XVIe siècle, elle reste éblouissante avec ses sols en marbre et ses plafonds en boiseries mordorées.
Le directeur artistique des collections de Pomellato, Vincenzo Castaldo, était en train de travailler à des pièces de haute joaillerie inspirées du Duomo de Milan lorsqu’il entend parler du projet de financement d’éclairage pour la Ca’d’Oro et prend conscience du lien qui existe entre les deux édifices.
En effet avant de dessiner la Ca’d’Oro, l’architecte « Matteo Raverti avait travaillé sur le chantier du Dôme de Milan », entre 1389 et 1404. « J’essayais, avec mon équipe, d’imaginer un bijou évocateur du Dôme, épuré et géométrique. J’ai pensé qu’il serait intéressant de reproduire la même démarche avec le palais vénitien », explique Vincenzo Castaldo, qui a étudié l’architecture à Lucques (Toscane) et le stylisme à Milan avant d’intégrer Pomellato, en 2002.
Vincenzo Castaldo a ainsi supervisé la création d’un collier en pièce unique destiné à être commercialisé à Venise et fabriqué dans les ateliers milanais. Composé d’une chaîne pavée qui en impose, le bijou, en or rose, est lesté d’un pendentif détachable, graphique, ovale et en relief, dont les formes rappellent celles des ouvertures et des crénelages du palazzo.
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